rabattre

Français

Étymologie

Mot composé de ra- et battre.

Verbe

rabattre \ʁa.batʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se rabattre)

  1. Rabaisser, faire descendre.
    • Les aéronats roulaient, tanguaient, dérivaient ; des rafales de grêle les rabattaient vers la terre […].  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 246 de l’éd. de 1921)
    • […] il s'enlumina la trogne à la manière d'un clown ou plutôt d'un ivrogne, avant de rabattre sur son front une longue mèche de cheveux.  (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • Il saisit Héloïse, l'enlève entre ses bras […], et la transporte doucement, parmi les couvertures qu'il rabat sur elle.  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
  2. (Figuré) Abaisser, réprimer.
    • Rabattre l’orgueil, la hauteur, le ton, la fierté de quelqu’un.
  3. Diminuer, retrancher de la valeur d’une chose, du prix qu’on en demande.
    • Il faut rabattre beaucoup du prix que vous demandez.
    • Un marchand qui vend sa marchandise sans en rien rabattre.
    • Il n’en rabattrait pas un sou. (Figuré)
    • Rabattre de l’estime qu’on avait pour quelqu’un.
    • Il y a beaucoup à rabattre de ce qu’il dit.
    • Il faut en rabattre de moitié.
  4. Ramener vivement vers un endroit.
    • Le général rabattit l’ennemi sur ses positions.
    • L’armée ennemie se rabattit sur telle place.
  5. (Chasse) Battre la campagne pour pousser (le gibier) vers des filets ou des panneaux tendus, ou vers la ligne des chasseurs.
    • On fait du bruit pour rabattre le gibier.
  6. Fermer, clore.
    • Peu avant d'arriver à l'angle de l'aile, non loin du perron, ils remarquèrent une croisée sur laquelle étaient rabattus les contrevents tout de guingois et que l'on pouvait ouvrir facilement.  (André Dhôtel, Le Pays où l'on n'arrive jamais, 1955)
    • Penchée au-dessus du guéridon, elle choisit une cigarette dans le coffret dont elle rabattit le couvercle d'un coup sec [...].  (Angelo Rinaldi, L'éducation de l'oubli, Denoël, 1974, p. 281.)
  7. (En parlant des plis d’une robe) Aplatir.
  8. (Escrime) Détourner (un coup), le rompre en rabaissant le fer de son ennemi.
  9. (Agriculture) Faire passer le rouleau sur les avoines déjà levées, pour aplanir la terre.
  10. Remplir (les ornières, les sillons) de la terre qui s’est élevée au bord.
  11. Couper (un arbre, une branche) de manière qu’il ne soit plus aussi élevé ou que ce qui reste soit plus vigoureux.
  12. (Pour le juge, à l’audience) Révoquer (le défaut qu’il avait donné contre une des parties, faute par elle d’avoir comparu).
  13. (Intransitif) Quitter un chemin et se détourner tout d’un coup pour passer dans un autre.
    • Quand vous serez en tel lieu, vous rabattrez à main droite. Il faut rabattre par tel endroit.
  14. (Pronominal) (Figuré) Changer tout d’un coup de propos, après avoir parlé de quelque matière.
    • Après avoir parlé quelque temps de choses indifférentes, Il se rabattit sur la politique.
  15. (Pronominal) Se borner, se restreindre.
    • Après avoir exigé telles et telles conditions, il se rabattit à demander simplement que…
  16. (Pronominal) (Équitation) En parlant d'un cheval dans une course hippique, venir à la corde.

Dérivés

  • rebattre
  • rabattre les oreilles (rebattre les oreilles)
  • couture rabattue (celle sur laquelle on a rabattu le bord de, l’étoffe)
  • col rabattu (col qui se replie et se rabat sur lui-même)
  • en rabattre
  • rabattre le caquet (faire taire)
  • tout compté, tout rabattu ou tout bien compté et rabattu (tout bien examiné)

Paronymes

Anagrammes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (rabattre), mais l’article a pu être modifié depuis.
Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Sharealike. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.