matière

Voir aussi : matiére, matiere

Français

Étymologie

Du latin materia. (Avant 1125) matere (Voyage de St. Brandan) et materie (Comput).

Nom commun 1

SingulierPluriel
matière matières
\ma.tjɛʁ\

matière \ma.tjɛʁ\ féminin

  1. Ce qui a de la masse et occupe de l’espace.
    • Le jus contient, en outre du principe sucré, une foule de matières étrangères dont quelques-unes sont susceptibles de fermenter et d'altérer le sucre.  (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, p. 125)
    • J’ai vu, dans ma longue carrière d’ingénieur acousticien, bien des matières excellentes conductrices du son, mais jamais je n’en rencontrerai une seule comparable, même de loin, à celle dont sont pétris les murs de l’hôtel Terminus à Marseille.  (Alphonse Allais, Le petit loup et le gros canard, dans Deux et deux font cinq, Paris, Paul Ollendorff, 1895,)
    • Ce n’est pas parce qu’une matière a telle ou telle disposition qu’elle est unie à telle forme ; c’est l’inverse qui est vrai : pour que la forme soit telle, il importe que la matière soit optimalement disposée.  (François-Xavier Putallaz, Le sens de la réflexion chez Thomas d’Aquin, J. Vrin, 1991, page 67)
  2. Ce dont une chose est faite.
    • D'après MM. Pelletier et Caventou, le carmin est un composé de la matière colorante de la cochenille, d’une matière animale qui y est également renfermée, et des éléments du sel qu’on y ajoute pour en déterminer la précipitation.  (Dictionnaire des arts et manufactures, tome A-F, Paris, L. Mathias, 1845, page 617)
    • Matières d’or et d’argent, Les espèces fondues, les lingots et les barres employés pour la fabrication des monnaies.
  3. (Philosophie) Substance étendue, divisible et susceptible de recevoir toute sorte de formes.
    • Nous pourrions leur répondre que la matière dont parlent les matérialistes, matière spontanément. éternellement mobile, active, productive, matière chimiquement ou organiquement déterminée, et manifestée par les propriétés ou les forces mécaniques, physiques, animales et intelligentes qui lui sont foncièrement inhérentes, que cette matière n'a rien de commun avec la vile matière des idéalistes. Cette dernière, produit de leur fausse abstraction, est effectivement un être stupide, inanimé, immobile, incapable de produire la moindre des choses, un caput mortuum, une vilaine imagination opposée à cette belle imagination qu'ils appellent Dieu, l'Être suprême vis-à-vis duquel la matière, leur matière à eux, dépouillée par eux-mêmes de tout ce qui en constitue la nature réelle, représente nécessairement le suprême Néant.  (Mikhaïl Bakounine, Dieu et l'État, RDieu et l'État en ligne, paragraphe 3 du premier chapitre.)
  4. (Médecine) Substances évacuées par le haut ou par le bas, c'est-à-dire par les fesses ou la bouche.
    • Matière des vomissements.
    • Matière fécale.
    • Matière médicale, Connaissance des substances employées en médecine et de la manière de les préparer et de les administrer.
    • Il possède à fond la matière médicale.
    • Traité de matière médicale.
  5. (Arts) Qualité des éléments matériels qui entrent dans la réalisation d’une œuvre d’art.
    • Cette statue, ce meuble est d’une belle matière.
  6. (Figuré) Sujet sur lequel on écrit, on parle.
    • Belle, ample, riche matière à traiter.
    • Matière pauvre, stérile, ingrate.
    • La matière d’un discours.
    • Traiter à fond, approfondir, épuiser une matière.
    • Il a bien divisé, bien distribué sa matière.
    • Entrer en matière.
    • La conversation a roulé sur toute sorte de matières.
  7. (Vieilli) (Éducation) Sujet qu’on propose à des élèves pour le mettre en narration, en discours, en vers.
    • Matière à mettre en vers latins.
  8. Quelques-unes des parties qui composent la science du droit.
    • Matière féodale. On l’emploie le plus souvent au pluriel.
    • Les matières commerciales lui sont très familières.
    • La matière d’un crime, d’un délit, Ce qui constitue un crime, un délit.
  9. Sujet enseigné
    • La géographie et le sport sont deux matières enseignées au lycée.

Variantes orthographiques

Synonymes

Dérivés

Traductions

Nom commun 2

SingulierPluriel
matière matières
\ma.tjɛʁ\

matière \ma.tjɛʁ\ féminin

  1. Cause, sujet, occasion. En ce sens, il s’emploie sans article.
    • Il n’y a pas là matière à se fâcher.
    • Donner, fournir matière à rire.
    • Il n’y a pas matière à procès.
  2. (Droit) Ce qui donne action.
    • En matière civile.
    • En matière criminelle.

Dérivés

Prononciation

  • France (Paris) : écouter « la matière [la ma.tjɛʁ] »
  • Québec (Populaire) : [ma.tˢjaɛ̯ʁ]
  • France (Paris) : écouter « matière »
  • France (Muntzenheim) : écouter « matière »

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (matière), mais l’article a pu être modifié depuis.

Voir aussi

  • matière sur l’encyclopédie Wikipédia
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