éloquence

Voir aussi : eloquence

Français

Étymologie

Du latin eloquentia.

Nom commun

SingulierPluriel
éloquence éloquences
\e.lɔ.kɑ̃s\

éloquence \e.lɔ.kɑ̃s\ féminin

  1. Don de la parole, talent de bien dire, d’émouvoir, de persuader, art d’entraîner.
    • Ainsi l’éloquence, dans la bouche d’un Orateur vertueux, rend les hommes justes, & dans celle du méchant rend les autres comme lui. L’un fait le bonheur des peuples, l’autre est la peste des nations.  (J. Beauvais, L'art de bien parler et de bien écrire en français, Paris : chez Valade, 1773, p. 33)
    • La bouche grasse, les pommettes rouges, les yeux injectés de bourgogne, Guillaume-Adolphe Porcellet célébra la grève, la sainte grève!… Avec une rare éloquence, il parla des exploiteurs de peuples, des affameurs de pauvres.  (Octave Mirbeau, Le gamin qui cueillait les ceps, dans La vache tachetée, 1918)
    • Ce prologue le fatiguait, mais il ne pouvait l’écourter. L’éloquence fait partie de la fonction ; et il en avait trop complaisamment composé les périodes pour se priver de la satisfaction de s’entendre les phraser et de jouir de ces cadences étudiées.  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • S’il a peu d’affinités avec l’impénétrable Robespierre que tous ces jeunes queutards traitent d’eunuque, il est fasciné en revanche par l’éloquence de l’avocat Danton qui n'a pas son pareil pour retourner un auditoire hostile.  (Alain Bouzy, La loi de la guillotine : La véritable histoire de la bande d'Orgères, Le Cherche-Midi, 2016, part.4, chap.1)
  2. (Par extension) Qualité de ce qui produit ou peut produire sur l’auditeur ou le spectateur les mêmes effets, les mêmes impressions que l’éloquence.
    • Les femmes ont un inimitable talent pour exprimer leurs sentiments sans employer de trop vives paroles ; leur éloquence est surtout dans l'accent, dans le geste, l’attitude et les regards.  (Honoré de Balzac, La Femme de trente ans, Paris, 1832)
    • Ce fut un mouvement respectueux plein de cette vive éloquence particulière au geste et qui surpasse celle des plus beaux discours.  (Honoré de Balzac, Modeste Mignon, 1844)
    • Dans ce domaine, la maussade arithmétique vous a des éloquences qu’on ne saurait contredire.  (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Le canon grondait en avant de nous, comme un orage lointain ; nous entendions cela depuis Toul ; ce n’était pour moi qu’une sorte d’éloquence. Nul parmi nous ne savait rien de la guerre ; […].  (Alain, Souvenirs de guerre, p.9, Hartmann, 1937)

Traductions

Prononciation

  • \e.lɔ.kɑ̃s\
  • Suisse (canton du Valais) : écouter « éloquence [Prononciation ?] »

Voir aussi

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (éloquence), mais l’article a pu être modifié depuis.
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