injure

Français

Étymologie

(1155) enjurieinjustice, violation du droit » : par cruelté e par enjurie) ; (1559) l’injure du tempsoutrage ») ; (1559) injureparole outrageante ». Du latin injuria  injustice »).

Nom commun

SingulierPluriel
injure injures
\ɛ̃.ʒyʁ\

injure \ɛ̃.ʒyʁ\ féminin

  1. (Archaïsme) Injustice.
    • C’est lui faire injure.
    • Vous me faites injure en me supposant de telles intentions.
  2. Insulte, outrage, ou de fait, ou de parole, ou par écrit.
    • Louer les princes des vertus qu’ils n’ont pas, c’est leur dire impunément des injures.  (François de La Rochefoucauld, Maximes et Réflexions morales (320), 1664)
    • Et crescendo, la querelle s’envenime en injures, bien sûr, et non en coups, car les deux gondoliers savent pratiquer l’art de « rompre le fer » :[…].  (Annarosa Poli, L’Italie dans la vie et dans l’œuvre de George Sand, Centre interuniversitaire de recherche sur le voyage en Italie, 1960, page 116)
    • J'aurais voulu qu'ils se missent en colère, qu'ils me dissent des injures ou qu'ils me montrassent le poing, car c'était leur impassibilité qui me rendait fou.  (Jacques Boucher de Perthes, Voyage a Constantinople par l'Italie, la Sicile et la Grèce, 1855, vol.2, chap.68, p.494)
  3. (En particulier) Parole offensante, outrageante.
    • […] les discussions avec les camarades se réglaient toujours à la manière antique, par des bordées d’injures qui précédaient le crêpage en règle des tignasses.  (Louis Pergaud, Une revanche, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • Et elle me bombarde, d’une voix mauvaise, avec un accent crapuleux, d’une bordée d’injures grasses.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 159)
    • Ainsi, lorsque l’injurieur (celui qui prononce l’injure) s'adresse à un injuriaire (celui à qui s'adresse l’injurieur) à propos d'un injurié (celui dont parle l’injure) : c'est l’injure référentielle, car l’injurié dans le discours est le référent, et l’injurieur ne s'adresse pas directement à lui mais à l’injuriaire. La relation est, schématiquement de type triangulaire.
      Ou bien , lorsqu'un injurieur s'adresse à un injuriaire qui est en même temps l’injurié : c'est l’injure
      interpellative. La relation est ici duelle.  (Évelyne Larguèche, L’injure, la société, l’islam. Une anthropologie de l’injure, dans la Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, Aix-en-Provence : Édisud, 2004, n° 103-104, page 31)
  4. (Figuré) Dégradation, la ruine, la perte de certaines choses par l’effet des intempéries, de la durée, de l’âge.
    • Ces monuments, ces édifices ont éprouvé, ont ressenti l’injure du temps.
    • Cette statue est exposée aux injures de l’air, du temps.
    • L’injure de l’âge.

Dérivés

  • faire injure
  • injures du sort (les revers, les malheurs extraordinaires et non mérités)

Vocabulaire apparenté par le sens

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

  • \ɛ̃.ʒyʁ\
  • France : écouter « injure [ɛ̃.ʒyʁ] »

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (injure)

Anglais

Étymologie

Du latin injuriari  causer une injustice ») → voir injury.

Verbe

injure \ˈɪn.dʒə(ɹ)\ transitif

  1. Blesser.
  2. Nuire.
  3. S’abîmer.
  4. Abîmer, détériorer.

Prononciation

  • \ˈɪn.dʒə(ɹ)\
  • États-Unis (région ?) : écouter « injure [ˈɪn.dʒɚ] »
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