socialisme

Français

Étymologie

(1831) Dérivé de social avec le suffixe -isme, d’après l’anglais socialism (1822) ou l’italien socialismo (1803).

Nom commun

SingulierPluriel
socialisme socialismes
\sɔ.sja.lism\

socialisme \sɔ.sja.lism\ masculin

  1. (Politique) Doctrine qui préconise une socialisation sociale et économique, condamnant les inégalités sociales et la propriété privée des moyens de production. Les courants du socialisme sont très divers, certains souhaitant s’appuyer sur l’État, d’autres souhaitant son abolition (ou sa dissolution).
    • Cependant le socialisme ne méritait pas un tel honneur. Il ne soutient pas l’examen comme doctrine ; comme fait, il n’a pu réussir dans aucune circonstance, ni sur aucun point. Tous les essais qu’on en a faits en Amérique et en Europe ont tristement avorté. Robert Owen a éprouvé, dans sa longue et laborieuse carrière, deux échecs avérés, ceux de New-Harmony et d’Orbiston [en Écosse], sans compter une foule de mécomptes d’un ordre secondaire ; les saint-simoniens ont dû se retirer devant les huées du public, après avoir donné le spectacle d’un grand scandale et d’une triste bouffonnerie ; les disciples de Charles Fourier ont eu à Condé-sur-Vègres et à Citeaux deux expériences des plus malheureuses, et n’ont disparu qu’après avoir mis leur doctrine d’abord en commandite, puis en liquidation ; M. [Étienne] Cabet a promené ses infortunés adhérents de misères en misères, et semé de leurs ossements les solitudes de l’Amérique du Nord ; M. Louis Blanc, quoiqu’il s’en défende, a donné dans son atelier social l’idée rudimentaire de l’atelier national, dont nous avons tous pu apprécier les mérites ; M. [Pierre-Joseph] Proudhon a eu sa banque d’échange, célèbre par le dénoûment le plus malencontreux ; M. Pierre Leroux est le seul qui n’ait pas poussé sa doctrine jusqu’aux honneurs d’une application ; mais comment appliquer le cône, la sphère, le cylindre, la triade et les inventions coprologiques de M. Pierre Leroux ?  (Charles Coquelin, Charles Guillaumin, directeurs, Dictionnaire de l’économie politique, tome second (J–Z), Meline, Cans et compagnie, Libraires-Éditeurs, Bruxelles, 1854, article « Socialistes, Socialisme »)
    • Si le socialisme est autoritaire, si des gouvernements disposent de la puissance économique, comme, à présent, de la puissance politique, si, en un mot, nous devons subir la tyrannie industrielle, alors le nouvel état de l’homme sera pire que le précédent.  (Oscar Wilde, L’Âme humaine, 1891, traduction de Nicole Vallée, 2006, p. 16)
    • Le syndicalisme se trouve engagé, en France, dans une propagande antimili­tariste qui montre clairement l’immense distance qui le sépare du socialisme parlementaire sur cette question de l’État.  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, chap. III, Les Préjugés contre la violence, 1908, p. 150)
    • Favori de l’esprit impérialiste allemand, il représentait l’idéal du nouveau sentiment aristocratique, – la chevalerie nouvelle, disait-on, – qui régna après que le socialisme, affaibli par ses divisions intestines et son manque de discipline, fut anéanti,et que la richesse se fut concentrée entre les mains de quelques familles.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 129 de l’éd. de 1921)
    • Le socialisme, lui, tend à transformer le néo-malthusianisme en une sorte d’obligation morale très précise.  (Abbé Paul Buysse, Vers la Foi catholique : L’Église de Jésus, 1926, p. 188)
    • Le « socialisme arabe» aura été l'expression de la montée des petites bourgeoisies capables de nationaliser tant bien que mal les hauteurs dominantes de l’économie (banque, commerce extérieur, industries), de procéder à une réforme agraire relative […]  (Chaliand : Un itinéraire combattant: Afrique, Asie, Amérique latine : 30 ans d’enquêtes de terrain, Karthala, 1997, p. 335)
    • […] Je ne crois pas qu’autre chimère ait jamais été poursuivie avec autant
      d’ardeur par l’esprit humain, sauf peut-être la pierre philosophale ou la preuve de
      l’existence de Dieu, ni qu’une autre utopie ait fait couler autant d’encre, sauf peut-être
      le socialisme.
       (M. Yaguello, Les Langues imaginaires. Mythes, utopies, fantasmes, chimères et fictions linguistiques, 2006 (ps 42-43))

Antonymes

Dérivés

Traductions

Hyperonymes

  • doctrine politique

Hyponymes

Méronymes

Prononciation

  • Paris, France : écouter « le socialisme [lə sɔ.sja.lizm] »
  • France : écouter « socialisme [Prononciation ?] »
  • France (Paris) : écouter « socialisme [Prononciation ?] »
  • France (Vosges) : écouter « socialisme [Prononciation ?] »

Voir aussi

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (socialisme), mais l’article a pu être modifié depuis.

Néerlandais

Étymologie

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Nom commun

socialisme \Prononciation ?\

  1. Socialisme.

Taux de reconnaissance

En 2013, ce mot était reconnu par[1] :
  • 99,6 % des Flamands,
  • 98,6 % des Néerlandais.

Prononciation

Références

  1. Marc Brysbaert, Emmanuel Keuleers, Paweł Mandera et Michael Stevens, Woordenkennis van Nederlanders en Vlamingen anno 2013: Resultaten van het Groot Nationaal Onderzoek Taal, Université de Gand, 15 décembre 2013, 1266 p. → [lire en ligne]
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