obliger

Français

Étymologie

Du latin obligarelier fortement », « attacher avec un lien », « rendre consistant (un liquide) », « obliger », « engager »), composé de ob et ligare (« lier »).

Verbe

obliger \ɔ.bli.ʒe\ ou \o.bli.ʒe\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Mettre quelqu’un dans l’obligation de faire ou de dire quelque chose.
    • Les défenseurs, après avoir perdu les faubourgs, manquant d’eau, furent obligés de capituler.  (Eugène Viollet-le-Duc, La Cité de Carcassonne, 1888)
    • – Je suis citoyen britannique ! – continua Bert, obstiné. – Vous n’êtes pas obligés d’écouter, mais rien ne me force à me taire.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 352 de l’éd. de 1921)
    • L’équité nous oblige à restituer ce qui ne nous appartient pas.
    • Obliger à restitution.
    • La vérité m’oblige à vous dire que…
  2. (Droit) Lier quelqu’un par un contrat, par une promesse, contraindre à exécuter la chose à laquelle on s’est engagé.
    • Son contrat l’oblige à cela.
    • Faire obliger le mari et la femme.
    • Il y a dans le bail une clause qui l’y oblige.
    • S’obliger solidairement.
    • Prêtez-moi cette somme, je m’oblige à vous la rendre dans deux jours.
  3. (Économie) Hypothéquer ou cautionner.
    • Il a obligé tous ses biens.
    • S’obliger pour quelqu’un, lui servir de caution, répondre des pertes ou des dommages qui peuvent arriver par sa faute, des engagements qu’il ne remplirait pas.
  4. Contraindre, forcer ou mettre dans la nécessité de faire quelque chose.
    • Or, nous devons tout essayer pour maintenir peuplés ces plateaux de sol ingrat et non chercher à éloigner la population, l'obligeant à vivre dans des usines malsaines, […].  (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • C’est les Jésuites qui ont fait assassiner Henri IV ; c’est encore eux qui ont fait révoquer l’Édit de Nantes, à la suite de quoi tous les protestants ont été obligés de quitter la France; […].  (Émile Thirion, La Politique au village, p. 120, Fischbacher, 1896)
    • Pour dormir ils étaient obligés de se hisser sur les racines de mangliers qui abondaient dans cette région.  (Washington Irving, Voyages et découvertes des compagnons de Colomb, Paris : librairie Hachette & Cie, 3e éd., 1893, chap.10)
    • Le 8 février, il combat contre un triplace, armé de trois mitrailleuses, et l’oblige à descendre dans nos lignes.  (Un héros de la France : Guynemer, Paris : éd. Jean Cussac, anonyme, s.d (1918), non paginé)
  5. Attacher quelqu’un par un service, faire plaisir.
    • Il était généreux ; il ne craignait point d'obliger des ingrats, suivant ce grand précepte de Zoroastre : "Quand tu manges, donne à manger aux chiens, dussent-ils te mordre."  (Voltaire, Zadig ou la Destinée, I. Le borgne, 1748)
    • Il m’a obligé quand j’étais dans le malheur.
    • Vous m’obligerez extrêmement, infiniment.
    • Il oblige tout le monde.
    • Il m’a obligé de son crédit, de sa bourse.
    • Vous m’obligerez beaucoup d’aller lui parler pour moi.
    • En me rendant ce service vous n’obligerez pas un ingrat.

Synonymes

Antonymes

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France (Paris) : écouter « obliger [o.bli.ʒe] »

Homophones

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (obliger)
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