assujettir

Français

Étymologie

(vers 1440) De a- + sujet + -ir.

Verbe

assujettir \a.sy.ʒe.tiʁ\ transitif 2e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’assujettir)

  1. (Politique) Rendre sujet, soumettre à sa domination.
    • Quiconque veut assujettir ses égaux est toujours sanguinaire et fourbe.  (Frédéric II & Voltaire, L’Anti-Machiavel, 1739, édition de 1947)
    • « Nous persistons et signons que l’Algérie post 22 février refuse catégoriquement que les magistrats soient assujettis par le biais d’instructions venant d’en haut. L’indépendance de la justice n’est pas un slogan qu’on chante dans les médias, l’indépendance de la justice est avant tout, le résultat de convictions pour lesquelles on est prêt à se sacrifier », peut-on lire dans cette déclaration.  (Massinissa Mansour, Un précieux acquis de révolution blanche / La justice se libère de l’emprise du régime, algerie-focus.com, 21 mars 2019)
  2. (Figuré) Maintenir sous sa domination.
    • Vos charmes l’ont assujetti. Sa bonté lui assujettit tous les cœurs.
  3. (Par extension) Astreindre, obliger à faire habituellement et fréquemment quelque chose.
    • Tandis que sous l'empire des anciennes lois, l'état de perruquier et celui de baigneur étuviste étaient assujettis à une réglementation sévère, l'exercice de la profession de sage-femme était abandonné aux premières venues.  (Jules Mathorez, Les étrangers en France sous l'ancien régime: Les causes de la pénétration des étrangers en France : Les Orientaux et les extra-Européens dans la population française, E. Champion, 1919, p.27)
    • Il est à peine besoin de faire remarquer que, vu la quantité de taxes et redevances auxquelles on les assujettissait […] les juifs se trouvaient dans une situation matérielle précaire.  (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
  4. (Par analogie) Arrêter, bloquer ou attacher une chose ou une personne de telle sorte qu’elle soit stable et sans mouvement.
    • La fenêtre fut donc close au moyen de fortes barres que le charpentier Mac Nap assujettit solidement […]  (Jules Verne, Le Pays des fourrures, J. Hetzel et Cie, Paris, 1873)
    • Gillonne tira l’échelle à elle, l’assujettit solidement ; et le prince, […], commença l’escalade, qu’il acheva sans accident.  (Alexandre Dumas, La Reine Margot, 1845, vol. I, ch. II)
    • Ils assujettirent la jugulaire de leur casque sous leur menton, qui débordait devant et derrière.  (Boris Vian, L'Ecume des jours, 1947)
    • Le lendemain vers onze heures Camille sortit, assujettit l'enfant dans un siège bébé et démarra, reprenant le pont dans l'autre sens, sa voiture passa à une dizaine de mètres de la salle de restaurant; [...].  (Michel Houellebecq, Sérotonine, Flammarion, 2019, p. 296)
  5. (Pronominal) Devenir sujet ; se soumettre à sa domination.
    • S’assujettir aux heures d’autrui.
    • S’assujettir aux fantaisies, aux caprices d’une personne.

Variantes orthographiques

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France (Toulouse) : écouter « assujettir »

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (assujettir), mais l’article a pu être modifié depuis.
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