nonchaloir

Français

Étymologie

Du verbe chaloir, « avoir de l’intérêt ».

Nom commun

SingulierPluriel
nonchaloir nonchaloirs
\nɔ̃.ʃa.lwaʁ\

nonchaloir \nɔ̃.ʃa.lwaʁ\ masculin

  1. (Littéraire) Nonchalance ; laisser-aller.
    • Ô boucles ! Ô parfum chargé de nonchaloir !  (Charles Baudelaire, La Chevelure dans Les Fleurs du mal, 1861)
    • Bien malheureux sont les hommes qui n’ont jamais été trompés ! ils ne connaissent point et ne peuvent comprendre la satanique beauté, le charme particulier, le nonchaloir d’impudeur déhanchée, la lubricité poignante qui se trouvent réunis dans une femme coupable, dans un corps profané comme dans une coupe empoisonnée qui attire.  (Octave Uzanne, Le Bric-à-brac de l'amour, É. Rouveyre, 1879, p. 84)
    • Sous l’Odéon, sentine de littérature, se gargarise, de sonnets si je ne m’abuse, tout un groupe bizarre. La nouvelle école, me dit-on. Ils sont une douzaine qui fument, avec une exquise maladresse (et combien de nonchaloir !) des cigares de dix centimes allumés en cuiller. Ils ricanent, et l’on dit qu’ils vont fonder une revue.  (Maurice Barrès, Le Quartier latin, C. Dalou, 1888, p. 15)
    • Dès lors, les interruptions se sont entrecroisées, avec cette aimable désinvolture, cette bonne humeur, ce nonchaloir de bonne compagnie qui sont l’apanage reconnu de l’esprit français.  (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, Chez les passants, Comptoir d'édition, Paris, 1890, p. 269)
    • La fleur au-dessous du chignon, la mantille formant bec au-dessus et l’éventail en main, des cigarières s’acheminent vers la manufacture de tabac, non de ce pas leste et menu qui a valu à nos ouvrières le joli nom de trottins, mais avec le nonchaloir et le balancement des filles de l’Orient.  (Auguste Bleton, Au delà des Pyrénées, A. Storck, Lyon, 1899, p. 51)
    • Une peste de psychologue, que mes parents m'avaient emmené voir sur le conseil d'une prof complètement tarée, avait parlé de « nonchaloir oriental » pour expliquer ces accès de paresse.  (Bernard Du Boucheron, Long-courrier, Éditions Gallimard., 2013)

Apparentés étymologiques

Traductions

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (nonchaloir)
  • « nonchaloir », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage

Ancien français

Étymologie

De chaloir avec le préfixe non-.

Verbe

nonchaloir transitif 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Ne pas se soucier, négliger.
  2. Dédaigner, mépriser.

Nom commun

nonchaloir \Prononciation ?\ masculin

  1. Nonchaloir.
    • Il nel mist mie en nonchaleir  (Le Roman de Troie, édition de Constans, tome I, p. 409, c. 1165)

Variantes

Dérivés

Références

Moyen français

Étymologie

Vient du chaloir.

Verbe

nonchaloir transitif 3e groupe (voir la conjugaison)

  1. Ne pas se soucier, négliger.
    • Par qui fut la loy renouvelée et recouvrée, qui long-temps avoit demouré oubliée et nonchalue.  (Le Livre de l’espérance, Alain Chartier, 1429)
  2. Dédaigner, mépriser.
    • Il se pouvoit alléguer contre ces raisons, que la crainte de sa personne cessant par sa retraicte hors du Royaume, Sa Maté allégée en son esprit, le nonchaleroit peu après comme inutile.  (Lettres et négociations de Paul Choart, seigneur de Buzanval et de François d’Aerssen, 1598-1599, publié en 1846)
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