gâter

Français

Étymologie

De l’ancien français gaster  dévaster »).

Verbe

gâter \ɡɑ.te\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Endommager, mettre en mauvais état, abîmer en donnant une mauvaise forme ou autrement.
    • La grêle a gâté les vignes.
    • La petite vérole lui a gâté le teint.
    • La lecture continuelle gâte la vue.
    • Il s’est avisé de retoucher ce tableau, ce vers, et l’a gâté.
    • Fruit gâté.
    • Sa mauvaise grâce a gâté notre plaisir.
    • L’âge a gâté la main à ce peintre, à ce chirurgien : l’âge lui a rendu la main moins légère, moins sûre.
    • Seulement, par un entêtement qui gâte sa belle action, cet homme ne voulut jamais m'apprendre à siffler avant que je lui eusse versé ès mains quelques pistoles que je pris dans votre bourse.  (Michel Zévaco, Le Capitan, 1906, Arthème Fayard, coll. « Le Livre populaire » no 31, 1907)
  2. Salir, tacher.
    • Une voiture m’a éclaboussé, et la boue a gâté mon manteau.
  3. Corrompre, dépraver, dévoyer.
    • La lecture des mauvais livres gâte les jeunes gens, leur gâte l’esprit.
    • On l’a gâté par des louanges exagérées et maladroites, le succès l’a gâté.
  4. (Figuré) Encourager, entretenir quelqu’un dans ses défauts, dans ses vices par trop d’indulgence, de complaisance.
    • Ces parents sont trop faibles : ils gâtent follement leurs fils.
    • À gâter les enfants, on leur rend les plus mauvais services.
    • C’est un(e) enfant gâté(e).
    • Les gens trouvent que je vous gâte trop, et c’est vrai… peut-être… Mais… sait-on ce que la vie vous réserve, et ce doit être un tel soutien, quand on est grand, que d’avoir eu une enfance heureuse…  (Colette Vivier, La maison des petits bonheurs, 1939, éd. Casterman Poche, pages 74-75.)
  5. (Pronominal) (Sens propre) Se corrompre.
    • La viande se gâte à la chaleur.
    • Ces confitures se gâteront à l’humidité.
    • Ce vin commence à se gâter, se gâte.
    • Ces fruits se sont gâtés.
  6. (Pronominal) (Figuré) Se dit, en parlant des changements de bien en mal, de la dépravation des mœurs, du goût.
    • Ce jeune homme se gâte depuis qu’il fréquente de mauvais camarades.
    • Je l’ai connu doux et modeste, il s’est gâté au contact des flatteurs.
    • Chez ce peuple, le goût et les mœurs se gâtèrent en même temps.
  7. (Pronominal) Commencer à devenir mauvais, en parlant du temps, du climat.
    • Le temps s’était gâté tout à fait, et les dirigeables, gênés par la nécessité de tenir tête au vent, manœuvraient malaisément. Les rafales, accompagnées de grêle et de tonnerre, se succédaient, accourant du sud sud-est, […].  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 238 de l’éd. de 1921)
  8. (Pronominal) Commencer à prendre une fâcheuse tournure, en parlant des choses.
    • Cela se gâte, cela commence à se gâter.

Synonymes

Entretenir quelqu’un dans ses défauts par trop d’indulgence :

→ voir prendre soin

Dérivés

Proverbes et phrases toutes faites

Traductions

Prononciation

  • \ɡɑ.te\
  • France  : écouter « gâter [ɡɑ.te] »

Paronymes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (gâter), mais l’article a pu être modifié depuis.

Gallo

Étymologie

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Verbe

gâter \Prononciation ?\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison) (graphie inconnue)

  1. (Melesse) Renverser (un récipient).

Références

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