Correspondances

Correspondances is a song-cycle for soprano and orchestra written by the French composer Henri Dutilleux in 2002–2003.

Correspondances
Song cycle by Henri Dutilleux
Van Gogh's Le café de nuit, the painting that is described in the fifth movement's excerpt of a letter from the painter to his brother
Textpoems by Rainer Maria Rilke, Prithwindra Mukherjee, and excerpts from the letters of Alexander Solzhenitsyn and Vincent van Gogh
LanguageFrench
Composed2002 (2002)–03
Movementsfive
Scoring
  • soprano
  • orchestra

It consists of five episodes and an interlude. The work was premiered by Simon Rattle and Dawn Upshaw with the Berliner Philharmonic on 5 September 2003 and has since been performed all over the world. It lasts 22 minutes.[1]

Overview

Correspondances consists of five movements based on various letters and poems as well as an interlude. The movements are

  1. Gong I (Rilke) "Timbre qui n'est plus…"
  2. Danse cosmique (Mukherjee) "Des flammes qui envahissent le ciel"
    Interlude
  3. À Slava et Galina… (Soljenitsyne) "A l'approche du dixième anniversaire…"
  4. Gong 2 (Rilke) "Bourdonnements épars silence perverti…"
  5. De Vincent à Théo… (Van Gogh) "Tant que durera l'automne…"[1]

The title refers both to letter writing and to synaesthesia in the Baudelairian sense i.e. symbolic "correspondences” between the senses and the world.[2][3] It is based on texts by Rainer Maria Rilke, Prithwindra Mukherjee, Alexander Solzhenitsyn and Vincent van Gogh. Although they come from disparate sources, they are unified by their mystical inspiration and especially their concern about the place of humanity in the Cosmos.[2]

Each episode highlights a particular family of instruments. For instance, woodwinds and brass are prominent in De Vincent à Théo…, echoing the painter's use of colour[4] while an accordion and strings, in particular a cello quartet, dominate in À Slava et Galina (that letter was addressed to legendary cellist Mstislav Rostropovich and his wife, soprano Galina Vishnevskaya). Danse cosmique, opens with timpani and pizzicato strings before the whole orchestra surrounds the singer.[2][3]

The work contains quotations from Modest Mussorgsky's Boris Godunov as well as Dutilleux's own Timbres, espace, mouvement in Solzhenitsyn's letter and van Gogh's respectively.[2][4]

It was recorded by Esa-Pekka Salonen and Barbara Hannigan (for whom the composer wrote a new finale) with the Orchestre Philharmonique de Radio France in 2013.[4][5]

Text

1. Gong I (Rilke) "Timbre qui n'est plus…"

Timbre
qui n'est plus par l'ouïe mesurable.
Comme si le son qui nous surpasse de toutes parts
Était l'espace qui mûrit.

(1999 Les Éditions Verdier, French translation by Jean-Yves Masson)

2. Danse cosmique (Mukherjee) "Des flammes qui envahissent le ciel"

Des flammes, des flammes qui envahissent le ciel,
Qui es-tu, ô Danseur, dans l'oubli du monde ?
Tes pas et tes gestes font dénouer tes tresses
Tremblent les planètes et la terre sous tes pieds.

Des flammes, des flammes qui envahissent la terre,
Des flammes de déluge pénétrant tous les cœurs,
Effleurant les ondes de l'océan des nuits
Des foudres se font entendre au rythme des éclairs.

Des flammes, des flammes dans les gouffres souterrains,
Des bourgeons de tournesol ouvrent leurs pétales,
Des squelettes du passé dans la caresse du feu
Engendrent les âmes d'une création nouvelle.

Des flammes, des flammes dans le cœur de l'homme,
Qui es-tu, ô barde céleste, qui chantes l'avenir ?

(Prithwindra Mukherjee, Éditions, "Le Décaèdre,")

3. À Slava et Galina… (Soljenitsyne) "A l'approche du dixième anniversaire…"

À l'approche du dixième anniversaire de mon exil, des scènes des années terribles et accablantes reprennent vie devant mes yeux. Alia et moi avons repensé à ces moments : sans votre protection et votre soutien, jamais je n'aurais pu supporter ces années-là. J'aurais fait naufrage, car ma vigueur était déjà près de s'éteindre. Je n'avais pas de toit pour m'abriter : à Riazan, on m'aurait étouffé. Et vous, vous avez protégé ma solitude avec un tact tel que vous ne m'avez même pas parlé des contraintes et du harcèlement auxquels vous étiez soumis. Vous avez créé une atmosphère que je n'aurais pas imaginée possible. Sans elle, j'aurais probablement explosé, incapable de tenir jusqu'en 1974.

Se rappeler tout cela avec gratitude, c'est bien peu dire. Vous l'avez payé bien cruellement, surtout Galia qui a perdu à jamais son théâtre. Toute ma gratitude ne suffira jamais à compenser de telles pertes. Tout au plus peut-on retirer une certaine force de la conviction qu'en ce siècle, nous autres Russes sommes tous voués au même terrible destin de d'espérer que le Seigneur ne nous punira pas jusqu'au bout.

Merci mes chers amis. Bien à vous pour toujours.

(1985 Librairie Arthème Fayard, for the translation into French)

4. Gong 2 (Rilke) "Bourdonnements épars silence perverti…"

Bourdonnement épars, silence perverti,
Tout ce qui fut autour, en mille bruits se change,
Nous quitte et revient : rapprochement étrange
De la marée de l'infini.

5. De Vincent à Théo… (Van Gogh) "Tant que durera l'automne…"

...Tant que durera l'automne, je n'aurai pas assez de mains, de toile et de couleurs pour peindre ce que je vois de beau

...J'ai un besoin terrible de religion. Alors, je vais la nuit, dehors, pour peindre les étoiles. Sentir les étoiles et l'infini, en faut, clairement, alors, la vie est tout de même presque enchantée.

...Tout et partout, la coupole du ciel est d'un bleu admirable, le soleil a un rayonnement de soufre pâle et c'est doux et charmant comme la combinaison des bleus célestes et des jaunes dans les Vermeer de Delft. Malheureusement, à côté du soleil du Bon Dieu il y a, trois quarts du temps, le Diable Mistral.

...Dans mon tableau « café de nuit », j'ai cherché à exprimer que le café est un endroit où l'on peut se ruiner, devenir fou, commettre des crimes. Enfin, j'ai cherché par des contrastes de rose tendre et de rouge sang et lie de vin, avec les verts-jaunes et les vertsbleus durs, tout cela dans une atmosphère de fournaise infernale, de soufre pâle, à exprimer comme la puissance des ténèbres d'un assommoir.

(1960 Éditions Bernard Grasset, in the French translation by Maurice Beerblock and Loui Roëlandt)[6]

Instrumentation

References

  1. "Correspondances, Henri Dutilleux". Brahms.ircam.fr. 2003-09-05. Retrieved 2015-05-21.
  2. "Shop – Henri Dutilleux – Correspondances". Schott-music.com. 2003-09-05. Retrieved 2015-05-21.
  3. "PROM 16 and PROM 17: CBSO/Sakari Oramo (7pm) and Manchester Camerata/Douglas Boyd (10pm), Royal Albert Hall, 27 July, 2005 (TJH)". Musicweb-international.com. 2005-07-27. Retrieved 2015-05-21.
  4. "Dutilleux Correspondances Salonen DEUTSCHE GRAMMOPHON 479 1180 [LW]: Classical Music Reviews – June 2013 MusicWeb-International". Musicweb-international.com. Retrieved 2015-05-21.
  5. James Manheim (2013-01-22). "Henri Dutilleux: Correspondances – Barbara Hannigan,Radio France Orchestre Philharmonique,Esa-Pekka Salonen | Songs, Reviews, Credits, Awards". AllMusic. Retrieved 2015-05-21.
  6. Finiel, Coralie (2014). "Henri Dutilleux et les autres arts, quelles correspondances ?". S2CID 190113600. Cite journal requires |journal= (help)
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