ébrouer
Français
Étymologie
- (Verbe 1) (1250) Fait esbroer ; (1390) esbrouer. Probablement emprunté au moyen néerlandais broeyen (« ébouillanter »), d’où « plonger dans l’eau (des tissus que l’on veut nettoyer) » → voir brouet en français, brew en anglais.
- (Verbe 2) (1564) Fait esbrouer « éternuer pour dégager les naseaux ». Probablement le même que le précédent avec une dérivation sémantique vers le sens de « écumer » (tout lavage implique un rinçage de l’écume savonneuse) qui s’est ensuite appliqué à l’homme et aux animaux avec le sens d’« ôter l’écume qui vient à la bouche » ; au sens littéral de « se rincer » en parlant des animaux qui se secouent pour se sécher, de là le sens de « secouer, agiter » qui prédomine désormais.
- (Verbe 3) De brou avec le préfixe privatif é-.
Verbe 1
ébrouer \e.bʁu.e\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Artisanat) (Vieilli) Laver, passer dans l’eau un tissu au sortir du métier dans le but ensuite de le teindre.
- Ébrouer une pièce d’étoffe, de toile.
Dérivés
Verbe 2
ébrouer \e.bʁu.e\ pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’ébrouer)
- Pousser un ronflement ou un éternuement, en parlant de certains animaux domestiques chassant l’air de leurs naseaux.
- Sous le hangar, les chevaux, harcelés par les mouches et piqués par les taons, s’ébrouaient. — (Octave Mirbeau, « La Bonne », dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- Se secouer, s’agiter pour chasser l’eau, rincer, égoutter.
- Les chiens s’ébrouent pour évacuer l'eau de leur pelage.
- Comme d’une immense forêt qui s’égoutte et s’ébroue. — (Antonin Artaud, Le Théâtre et son double, 1939, p. 69)
- (Par extension) Se secouer, s’agiter, s’ébattre (sans idée de rinçage, d’égouttage).
- Tant qu’a duré ce défilé j’ai eu toutes les peines du monde à faire tenir mon cheval tranquille. Grisé par tout ce bruit et ce mouvement autour de nous, il hennit, piaffe, s’ébroue et danse d’impatience de se mêler à ses congénères. — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Ernest Leroux, Paris, 1904, p. 118)
- Sortirent du taxi deux longues jambes nues, troussées jusqu’à mi-cuisse, un roulant éclat de rire, puis une grande fille s’ébroua, qui portait un chapeau de toile goudronnée comme ceux des matelots de l’ancienne marine à voile. — (Blaise Cendrars, Le Lotissement du ciel, Denoël, Paris, 1949, p. 36)
- Les voilà [les radicaux] qui s’ébrouent, parlent en maîtres, tracent de leur propre autorité une ligne de partage parmi les élus de la Nation. — (François Mauriac, Journal, 1950, p. 164)
Traductions
Dérivés
Références
- « ébrouer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- Frédéric Godefroy, Dictionnaire de l’ancienne langue française et de tous ses dialectes du IXe au XVe siècle, édition de F. Vieweg, Paris, 1881-1902 → consulter cet ouvrage (esbrouer)
- Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (ébrouer), mais l’article a pu être modifié depuis.
Picard
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Étymologie
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Références
- Jean-Baptiste Jouancoux, Études pour servir à un glossaire étymologique du patois picard, vol. I, 1880
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