taire

Français

Étymologie

Du latin tacere (même sens) qui a donné « tacite » ou « taciturne » en français.
Le verbe taisir, de même étymologie et de même sens, a existé jusqu’au XVe siècle. Taire est né de sa réfection, dès le XIIe siècle, par changement de conjugaison (comme le verbe plaisir devenu plaire).

Verbe

taire \tɛʁ\ transitif 3e groupe (voir la conjugaison) (pronominal : se taire)

  1. Ne pas dire ; passer sous silence.
    • Il vous a bien dit telle chose, mais il vous en a tu beaucoup d’autres.
    • C’est un homme sûr et qui ne dit jamais rien de ce qu’il faut taire.
  2. Maitriser un sentiment ; le contraindre au silence.
    • Il a fait taire son ressentiment.
  3. Ne pas faire de bruit ; en ce sens, il se dit des animaux, et généralement de tout ce qui est capable de faire du bruit.
    • Faites taire cet enfant.
    • Faites taire ces chiens.
    • Notre canon a fait taire celui de l’ennemi, il a mis celui de l’ennemi hors d’état de continuer à tirer.
  4. (Pronominal) Garder le silence, s’abstenir de parler.
    • – Je suis citoyen britannique ! – continua Bert, obstiné. – Vous n’êtes pas obligés d’écouter, mais rien ne me force à me taire.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 352 de l’éd. de 1921)
    • Dans dix ans, parmi les vestiges de Beaumat, les souffles du vent, les croassements des corbeaux et la chute des pierres retentiront seuls ; nulle oreille humaine ne les entendra et la cloche du village elle-même se taira, fatiguée de tinter seulement pour les morts.  (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Il a manqué une belle occasion de se taire, il a parlé mal à propos, il s’est fait du tort en parlant.
    • Se taire sur quelque chose ou simplement se taire, ne pas divulguer un secret.
    • Il se tut sur ce que le hasard lui avait fait découvrir.
    • Il promit de se taire.
    • Ne pouvoir se taire d’une chose, la publier partout, en parler sans cesse.
    • Il ne peut se taire sur le service, du service que vous lui avez rendu.
    • En de telles circonstances, tous les ressentiments doivent se taire.
    • La mer et les vents se turent à la voix de Jésus-Christ.

Antonymes

Apparentés étymologiques

Traductions

Traductions à trier

Dérivés

Prononciation

  • France (Paris) : écouter « se taire [sø tɛʁ] »
  • Québec (Montréal) (Standard) : écouter « taire [tɛːʁ] »
  • Québec (Populaire) : [taɛ̯ʁ]

Homophones

Anagrammes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (taire), mais l’article a pu être modifié depuis.
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