prendre ses jambes à son cou

Français

Étymologie

→ voir prendre, jambe et cou.
Selon les Curiosités françaises, cette locution signifiait autrefois : « se mettre en chemin, s’en aller » [1] ; ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle qu’elle commence à prendre son sens moderne où domine l’image d’une fuite précipitée : « dans la rapidité de la fuite, la tête jetée en avant du corps a l’air de se mêler au mouvement des jambes. » [2]

Locution verbale

prendre ses jambes à son cou \pʁɑ̃dʁ se ʒɑ̃b a sɔ̃ ku\ (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)

  1. (Figuré) (Familier) Partir, s’enfuir précipitamment.
    • Mais Pontis leur fit observer qu’en courant ils seraient remarqués, rappelés, peut-être, qu’il fallait, au contraire, s’éloigner lentement, en se dandinant, en regardant le ciel et l’eau ; puis, à un détour du chemin, prendre ses jambes à son cou, et faire le quart de lieue en cinq minutes.  (Auguste Maquet, La Belle Gabrielle, Imprimerie de Schiller aîné, Paris, 1861, p. 7)
    • J’étais allé m'asseoir auprès d’elle ; je voulais lui offrir un bouquet de bluets que j’avais cueillis dans les seigles ; mais ses deux grands yeux se tournèrent vers moi d’une si drôle de façon, que je pris mes jambes à mon cou, et me sauvai en emmenant ma sœur par la main.  (Jules Sandeau, Le Château de Montsabrey, Michel-Lévy frères, 1865, p. 152)
    • Intriguée, j’ai cherché à voir où elle allait, mais elle s’est aperçue, sans doute, que je la suivais ; elle a pris ses jambes à son cou, et je l’ai perdue dans les petites ruelles qui montent à la Ville-Haute.  (André Theuriet, Le Secret de Gertrude, G. Boudet, 1890, p. 124)

Variantes orthographiques

  1. Pendre ses jambes à son cou.
    • Ces sorciers-là ont généralement oublié d’être bêtes. Et le mien savait ce qu’il lui en aurait coûté si Bétégué-Bili était venu à apprendre qu’il n’avais pas pendu aussitôt ses jambes à son cou pour lui faire ma commission.  (Pierre Benoit, Monsieur de la Ferté, Albin Michel, 1934, Cercle du Bibliophile, page 268-269.)

Traductions

Références

  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (prendre)
  • [1] Antoine Oudin, Curiositez françoises, pour supplément aux dictionnaires, ou Recueil de plusieurs belles propriétez, A. de Sommaville, Paris, 1640, p. 277. Antoine Furetière écrit aussi : « se résoudre à partir pour quelque message, quelque voyage ». — Dictionnaire universel, Arnout & Reinier Leers, La Haye / Amsterdam, 1690, t. 2, F-O.
  • [2] Pierre-Marie Quitard, Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la langue française, Vve Levrault, Strasbourg, 1842, p. 470.
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