guère

Voir aussi : guere, guére

Français

Étymologie

(Date à préciser)[1] De l’ancien français gaire issu du vieux-francique *waigaro (« beaucoup »), avec la négation : « pas beaucoup ».

Adverbe

guère \ɡɛʁ\

  1. Presque pas ; presque rien. — Note : Il ne s’emploie qu’avec la particule ne.
    • On ne voyait pas les tramways. […]. Pourtant les quais où ils roulaient, avec des piaulements plaintifs, n'étaient guère éloignés, car la rue, quelquefois, tremblait à leur passage […].  (Francis Carco, Brumes, Éditions Albin Michel, Paris, 1935, page 41)
    • En Bourgogne, la situation des juifs n’était, d’ailleurs, guère plus enviable qu’en Neustrie (Ile de France, Normandie).  (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
    • Les pays en développement n'en produisant guère, en tous cas pas en suffisance, les produits pharmaceutiques doivent le plus souvent être importés.  (Pascale Brudon, Médicaments pour tous en l'an 2000?: les multinationales pharmaceutiques face au tiers monde : l'exemple du Mexique, Lausanne : Éditions d'En bas, 1983, p.VIII)
  2. (Ne … guère que) Presque personne excepté ; presque rien excepté.
    • Je ne vois guère que lui qui soit capable de faire cela.
    • Cela n’arrive guère qu’en hiver.
    • Ce mot ne s’emploie guère que dans telle phrase.
  3. (Régionalisme) Tout au plus.
    • La vie n'avait pas encore pris un grand essor à l'époque de la formation ardoisière. Ce n'est guère que dans la partie supérieure […] que l'on trouve quelques fossiles.  (Edmond Nivoit, Notions élémentaires sur l’industrie dans le département des Ardennes, E. Jolly, Charleville, 1869, p. 17)
  4. (Avec un mot négatif) Presque. — Note : Placé après jamais ou plus ; placé devant nulle part, personne ou rien.
    • Car ce qui fait que l’on n’est pas quelquefois assez instruit dans l’histoire de ses ancêtres, c’est qu’on n’a jamais guère vécu avec eux, et qu’ils sont morts souvent avant que l’on eût atteint l’âge de raison.  (Blaise Pascal, Pensées, Chapitre XI, 1670)
    • L’usage de ces sortes de châssis n’est plus guère en vogue, […].  (Jean Baptiste Marie Bury, Modèles de serrurerie choisis parmi ce que Paris offre de plus remarquable, Planche 38, 1826)
    • Cette nuit des églises, qui devance un peu la mort définitive du jour au dehors, n’en fait guère nulle part fermer les portes.  (Jules Barbey d’Aurevilly, À un dîner d’athées, dans Les Diaboliques, 1874)
    • On ne trouve plus guère personne pour soutenir ouvertement le principe de la concurrence des réseaux.  (Auguste Laugel, L’Avenir des chemins de fer français, dans Revue des Deux Mondes, 3e période, tome 10, 1875)
    • Nous vivions donc tranquilles, ne voyant guère personne, […]  (Eugène Le Roy, Jacquou le Croquant, Chapitre VI, 1904)
    • Il n’a plus guère à vivre.

Variantes

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France : écouter « guère [ɡɛːʁ] »

Homophones

Anagrammes

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (guère), mais l’article a pu être modifié depuis.
  1. « guère », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
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