galimatias

Voir aussi : galimatías

Français

Étymologie

L’origine de ce mot est inconnue [1] :
  • certains le rapportent à l’argot scolaire de la Renaissance humaniste et en font un composé où gallus, « coq », désigne un étudiant participant aux discussions réglementaires, avec la terminaison grecque -μαθεία (-matheia), « science » ;
  • d’autres le font dériver du grec byzantin κατὰ Ματθαῖον (katà Matthaîon) signifiant « selon Matthieu » :
    • l’Évangile selon Matthieu passait pour être récité sur un ton de monotone psalmodie, d’où le sens de « discours, psalmodie » ;
    • la façon dont Matthieu décrit la généalogie au début de cet évangile pouvait être perçue comme confuse, d'où le sens de « discours embrouillé et confus ».[1]
  • une autre hypothèse a été avancée : jusqu’au XVIe siècle, dans les tribunaux, les plaidoiries se faisaient en latin. Or, un jeune avocat, qui défendait la cause de son client prénommé Matthias, dont le coq importunait le voisinage, le matin, aurait interverti deux mots dans sa phrase : au lieu de dire gallus Matthiæ (« le coq de Matthias »), il aurait déclaré galli Matthias (« le Matthias du coq »), ce qui aurait provoqué l’hilarité générale dans le tribunal. C’est cette bourde qui serait à l’origine de notre galimatias. Mais cette hypothèse étymologique est contestée : Littré disait déjà, dans son édition du XIXe siècle, que « l'anecdote avait été inventée pour fournir l'étymologie ».

Nom commun

galimatias \ɡa.li.ma.tja\ ou \ɡa.li.ma.tjɑ\ masculin (pluriel à préciser)

  1. Discours embrouillé et confus, qui semble dire quelque chose et ne dit rien.
    • Cela n’est pas intelligible, dit Philanthe. Non, répondit Eudoxe, ce n’est pas là tout à fait du galimatias, ce n’est que du phébus.  (La manière de bien penser dans les ouvrages d’esprit - 4e dialogue, p. 367, Dominique Bouhours, Librairies Associés - Paris, 1771)
    • Cette influence est fondée sur le galimatias et nos grands hommes travaillent, avec un succès parfois trop grand, à jeter la confusion dans les idées de leurs lecteurs ; […].  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap. IV, La grève prolétarienne, 1908, p. 157)
    • Qui songe à votre argent dont vous me faites un galimatias ?  (Molière, L’Avare ou l’École du mensonge, acte V, scène 5)
    • Tout est calembour ici-bas, et il est aussi difficile de comprendre le regard d’un enfant de quatre ans que le galimatias de trois drames modernes. (Alfred de Musset, Fantasio, Acte II scène 1, Charpentier, 1888 → lire en ligne)
    • Supposons un moment ce prétendu droit. Je dis qu’il n’en résulte qu’un galimatias inexplicable ; car, sitôt que c’est la force qui fait le droit, l’effet change avec la cause : toute force qui surmonte la première succède à son droit.  (Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social, Chapitre 1.3, Du droit du plus fort)
    • Aucun scientifique au front dans les domaines concernés ne paraît avoir été contacté. Au lieu d'un rapport scientifique, on se retrouve avec un galimatias. (Nouveaux OGM : « Le débat est manipulé » par Marie-Neige Cordonnier paru dans Pour la Science numéro 464 de juin 2016)

Synonymes

Dérivés

  • galimatias double (galimatias que ne comprend ni celui qui le fait, ni celui qui l’écoute ou qui le lit)

Traductions

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (galimatias), mais l’article a pu être modifié depuis.
  • [1] « galimatias », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
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