chien

Voir aussi : Chien, chiên, chiến, chiền, chiện

Français

Étymologie

Du moyen français chien, de l’ancien français chien, du latin canem  chien, chienne »), accusatif singulier de canis.

Nom commun

Singulier Pluriel
Masculin chien
\ʃjɛ̃\
chiens
\ʃjɛ̃\
Féminin chienne
\ʃjɛn\
chiennes
\ʃjɛn\
Un chien (1)
Le chien (5.e) d’un révolver
Le chien (8) d’une vielle
Armoiries avec un chien (sens héraldique)

chien \ʃjɛ̃\ masculin (équivalent féminin : chienne)

  1. (Zoologie) Mammifère carnivore de la famille des Canidés, apparenté au loup (dont il est considéré comme une sous-espèce) et domestiqué par l’être humain, existant sous de nombreuses races aux morphologies variables, de nom scientifique : Canis lupus familiaris.
    • Il faut que les piqueurs aient l’œil à terre dans tous les lieux où ils croiront de pouvoir en revoir, afin d’aider à leurs chiens & s’assurer que c’est le cerf de la meute qu’ils chassent.  (Encyclopédie ou Dictionnaire universel raisonné des connoissances, tome 42, 1775, p. 19)
    • Le chien s’était mis à rôder dans les environs, fouillant avidement les tas d’ordures, sans doute pour y déterrer un os ou quelque régal de ce genre.  (Octave Mirbeau, La Mort du chien)
    • – C’est un Prince, ça ? – cria-t-il, inexprimablement indigné. – Il n’est même pas aussi poli qu’un chien !  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 240 de l’éd. de 1921)
    • Le chien, qui se faisait vieux et n’aimait point à découcher, était, comme d’habitude, rentré dès le premier soir et gardait le coin du feu, car on était en hiver.  (Louis Pergaud, Le Retour, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
    • L’ouverture donnait sur la loge de Gaby Million où la vedette avait laissé ses chiens. Les bêtes se mirent à aboyer.
      — Naturellement c’est plein de cabots, crut devoir déclarer spirituellement Mr. Morgan.
       (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
  2. (Figuré) (Familier) Personne rude ou sévère, avare, déloyale, ou faisant autrement preuve de bassesse.
    • Oui, pourquoi, roumi, chien, fils de chien, viens-tu encore à cette heure, avec ta femme trois fois maudite, me narguer jusque dans ce bouge…  (Isabelle Eberhardt, Yasmina, 1902)
  3. (Figuré) (Dans la Bible) Prostitué homosexuel.
    • Tu n’apporteras point dans la maison de l’Éternel, ton Dieu, le salaire d’une prostituée ni le prix d’un chien, pour l’accomplissement d’un vœu quelconque ; car l’un et l’autre sont en abomination à l’Éternel, ton Dieu.  (Deutéronome, XXIII, 19, trad. Louis Segond)
  4. (Cartes à jouer) Talon de cartes constitué par celui qui distribue au jeu de tarot, le preneur devra écarter autant de cartes avant que la partie commence.
    • Faire son chien.
  5. (Marine) Mâchoire métallique empêchant les deux hunes d’un chalut de s’écarter pendant le trait.
    1. (Technique) (Vieilli) Chariot servant au transport du minerai.
    2. (Technique) (Vieilli) Outil de tonnelier.
    3. (Technique) (Vieilli) Barre de fer avec deux crochets, dont l’un est mobile pour assembler la menuiserie.
    4. (Technique) Outil utilisé par les cordonniers pour assembler les chaussures.
    5. (Par analogie) (Armement) Pièce d’une arme à feu portative, qui assure la percussion de l’amorce de la cartouche.
      • L’inconnu arma le pistolet, et l’on entendit au milieu du profond silence qui accompagnait les intervalles du dialogue le craquement du chien.  (Alexandre Dumas, Joseph Balsamo, 1846)
      • C’était le petit Gavroche qui s’en allait en guerre. Sur le boulevard il s’aperçut que le pistolet n’avait pas de chien.  (Victor Hugo, Les Misérables, IV, 11, 1 ; 1862)
  6. (Figuré) (Familier) En parlant des choses : très mauvais, exécrable.
    • Il alla à la fenêtre. La neige tombait toujours et rayait le gris du ciel. – Quel chien de temps ! dit-il.  (Victor Hugo, Les Misérables, III, 8, 8 ; 1862)
    • Cela n’est pas tant chien. : Cela n’est pas trop mauvais.
    • – Savez-vous, reprit le père, qu’il fait un froid de chien dans ce galetas du diable ?  (Victor Hugo, Les Misérables, III, 8, 8 ; 1862)
  7. (Ichtyologie) Synonyme d’émissole lisse car elle se rassemble souvent en meutes comme les chiens (poisson).
  8. (Musique) Pièce de bois placée entre un bourdon et la table d’harmonie d’une vielle qui permet au joueur de rythmer la mélodie avec un son grésillant.
  9. (Héraldique) Meuble représentant l’animal du même nom dans les armoiries. Il s’agit généralement d'un braque mais la race importe peu sauf quand il s’agit d'un lévrier. Il est généralement passant. À rapprocher de goupil, levrette, lévrier, loup et renard.
    • Coupé, au premier d’azur, au deuxième ondé d’argent et d’azur de six pièces, au chien braque d’or colleté et bouclé de sable lampassé de gueules brochant sur le tout, qui est d’Hundsbach d’Alsace → voir illustration « armoiries avec un chien »
  10. (Technique) Pinceau court, en poils de sanglier, utilisé par les doreurs, et destinés à lustrer l'assiette avant la pose d'une feuille d'or

Synonymes

Tonnellerie :
Menuiserie :

Apparentés étymologiques

Dérivés

Proverbes et phrases toutes faites

Ce ou ces termes devraient être créés dans des articles séparés.

  • à boire ou je tue le chien
  • à chair de loup dent de chien : (Proverbial) La force doit s’accroître en raison de la résistance et des obstacles [1]
  • à chien qui mord il faut jeter des pierres : (Proverbial) On ne doit pas avoir pitié des gens malfaisants [1]
  • à mauvais chien, âpre lieu : (Proverbial) Dans quelque lieu qu’on se trouve, on se croit toujours mal lorsqu’on y est accompagné par un mauvais caractère [1]
  • bon chien chasse de race, ou les bons chiens chassent de race : (Proverbial) Les enfants ont les qualités de leurs parents
  • bon chien n’aboie pas pour rien
  • ce n’est pas pour les chiens : Nous pouvons nous en servir, y recourir nous-mêmes
  • ce sont deux chiens après un os : Ces deux là se disputent une même chose
  • cela n’est pas tant chien : Ce n’est pas si mauvais
  • c’est le chien de Jean de Nivelle, il s’enfuit quand on l’appelle : (Proverbial) Se dit de quelqu’un qui s’éloigne, qui s’en va quand on veut le retenir
  • c’est saint Roch et son chien : Ces deux là sont toujours ensemble
  • c’est un chien qui aboie à la Lune : Cet homme vitupère inutilement contre un plus puissant que lui [1]
  • c’est une charrue à chiens : Ce sont des associés qui n’avancent pas, ne font rien de bon ni d’utile [1]
  • chien hargneux a toujours l’oreille déchirée : (Proverbial) Il arrive toujours quelque accident aux querelleurs [1]
  • chien qui aboie ne mord pas : (Proverbial)
  • il est comme le chien du jardinier qui ne mange point les choux et n’en laisse point manger aux autres : Se dit des envieux, des jaloux, des égoïstes qui, ne pouvant se servir d’une chose, ne veulent pas que les autres s’en servent —on dit dans le même sens c’est un chien sur de l’orge
  • il n’attache pas son chien avec des saucisses : (Europe) (Proverbial) Il ne fait pas de dépenses frivoles, il ne passe pas pour prodiguer son argent
  • il ne faut point se moquer des chiens qu’on ne soit hors du village : (Proverbial) Il faut se mettre à l’abri du danger avant de s’en moquer
  • il ne faut pas tuer son chien pour une mauvaise année : (Proverbial) On ne doit pas se désespérer pour une seule disgrâce [1]
  • il n’est chasse que de vieux chiens : (Proverbial) Il n’y a point d’hommes plus propres au conseil et aux affaires que les vieillards, à cause de leur expérience
  • il n’est pas nécessaire de montrer le méchant au chien : (Proverbial) Il n’est pas besoin de signaler à un homme habile et vigilant les pièges qu’il doit éviter [1]
  • il vaut autant être mordu d’un chien que d’une chienne : (Proverbial) Entre des risques égaux il n’y a pas de raison d’être plus effrayé de l’un que de l’autre [1]
  • il y a trop de chiens après l’os : Se dit en parlant d’une spéculation pour laquelle les associés sont tellement nombreux que la part de profit qui doit revenir à chacun d’eux ne peut être que fort petite
  • jamais bon chien n’aboie à faux ou vieux chien n’aboie en vain : (Proverbial) Se dit d’un homme habile qui réussit toujours bien dans ses entreprises parce qu’il sait prendre son temps et ménager les occasions, ou d’un homme qui ne menace point sans frapper (dont les paroles et les résolutions ne restent point sans effet) [1]
  • le chien aboie, la caravane passe : (Proverbial)
  • les chiens ne font pas des chats
  • les coups de bâton sont pour les chiens : Ces paroles ou actions sont inappropriées [1]
  • leurs chiens ne chassent pas ensemble : Ces personnes ne sont pas en bonne intelligence, ne s’accordent pas [1]
  • merci, mon chien : (Familier) Formule qu’une personne dit à un enfant (ou une personne) pour lui rappeler les bonnes manières (dire merci).
  • pendant que le chien pisse le loup s’en va : (Proverbial) Le moindre retard fait manquer l’occasion [1]
  • petit chien, belle queue : Petit homme, bel esprit [1] → voir dans les petits pots, les meilleurs onguents
  • qui couche avec les chiens se lève avec des puces [1]
  • qui m’aime aime mon chien ou encore qui aime Bertrand aime son chien : (Proverbial) On s’intéresse à tout ce que touche l’être aimé [1]
  • qui veut noyer son chien l’accuse de la rage : (Proverbial) On dit dans le même sens qui veut étrangler son chien trouve toujours une corde
  • si les chiens avaient des scies, il n’y aurait plus de poteaux : (Proverbial) (Québec)
  • son chien est mort : (Québec) Il a perdu toute crédibilité, toute chance d’atteindre son but
  • un chien regarde bien un évêque : Quelqu’élevé que soit un homme, il doit s’attendre à ce qu’on s’adresse à lui  (Parce qu’anciennement il était interdit aux évêques d’avoir des chiens, afin que les fidèles qui iraient leur demander l’hospitalité ne soient exposés a être mordus : Second concile de Mâcon, 585)

Vocabulaire apparenté par le sens

Le chien aboie, jappe, hurle quand il pousse son cri (en vénerie, il y a un vocabulaire élaboré qui distingue une grande variété d’appels de chien). La femelle s’appelle la chienne, le petit s’appelle le chiot.
Cri de l’animal :
Marques substitutives :
  • chien figure dans les recueils de vocabulaire en français ayant pour thème : art funéraire, police.

Traductions

Hyperonymes

(simplifié)

Adjectif

Singulier Pluriel
Masculin chien
\ʃjɛ̃\
chiens
\ʃjɛ̃\
Féminin chienne
\ʃjɛn\
chiennes
\ʃjɛn\

chien \ʃjɛ̃\

  1. (Figuré) (Familier) (Québec) Injuste, méchant.
    • Il a été tellement chien avec toi aujourd’hui !

Prononciation

  • \ʃjɛ̃\
    • France : écouter « un chien [œ̃.ʃjɛ̃] »
    • (Région à préciser) : écouter « chien [ʃjɛ̃] »
    • France : écouter « chien »
  • Français méridional : \ʃjɛŋ\
  • Canada : \ʃjẽ\
  • France (Massy) : écouter « chien »
  • France (Paris) : écouter « chien »
  • Suisse (Genève) : écouter « chien »
  • France (Toulouse) : écouter « chien »
  • France (Muntzenheim) : écouter « chien »
  • France (Grenoble) : écouter « chien »
  • Suisse (canton du Valais) : écouter « chien »
  • France (Lyon) : écouter « chien »

Paronymes

Anagrammes

Voir aussi

Références

  • « chien », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
  • Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (chien)
  • [1]  (A. J. D., Proverbes, dictons & locutions diverses à propos de chats et de chiens, Gaston Andrieux, Noyon, 1885)

    Ancien français

    Étymologie

    (ca. 1100) Du latin canem, accusatif de canis.

    Nom commun

    Cas Singulier Pluriel
    Cas sujet chiens chien
    Cas régime chien chiens

    chien \Prononciation ?\ masculin

    1. Chien.
      • Vous lui durrez urs et leuns et chiens  (La Chanson de Roland, vers no 30, circa 1100.)
        Vous lui donnerez des ours, des lions, et des chiens

    Variantes

    Dérivés dans d’autres langues

    Références

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