bombarder

Français

Étymologie

→ voir bombe
Sens 3 : première occurrence chez Saint-Simon (1675-1755).

Verbe

bombarder \bɔ̃.baʁ.de\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Attaquer une ville, une place, une position militaire avec de l’artillerie terrestre, maritime ou, larguer des bombes avec d’un aéronef.
    • On la dévasta, comme, au siècle précédent, on avait bombardé d’immenses agglomérations barbares, et parce qu’elle était à la fois trop forte pour être occupée par le vainqueur et trop indisciplinée, trop orgueilleuse pour se rendre dans le but d’échapper à la destruction.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 242 de l’éd. de 1921)
    • J'étais à Belgrade du 2 au 4 octobre 1914. À cette date, les Autrichiens avaient bombardé la ville pendant trente-six jours et autant de nuits.  (Rodolphe Archibald Reiss, Comment les Austro-Hongrois ont fait la guerre en Serbie, 1915)
    • J’avais été beaucoup plus rarement bombardé du haut des airs, et je me trouvai, devant ce danger-là, presque aussi béjaune que mes conscrits.  (Marc Bloch, L'étrange défaite : La déposition d’un vaincu, 1940, FolioHistoire Gallimard, 1990, p.86)
  2. (Figuré) (Familier) Lancer, placer quelque chose ou quelqu'un à un endroit déterminé.
    • En effet, à l’appel du gong, Habib se porta rapidement à la rencontre du Suédois et le bombarda sans arrêt de swings si vigoureux à la poitrine que l’autre s’écroula.  (Francis Carco, Messieurs les vrais de vrai, Les Éditions de France, Paris, 1927)
    • Et elle me bombarde, d’une voix mauvaise, avec un accent crapuleux, d’une bordée d’injures grasses.  (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, page 159)
    • Dans leurs rangs éclata une furieuse colère : elles ne se sauvèrent pas, mais se jetèrent sur les cailloux et se mirent à bombarder les crânes de la cavalerie qui avait chargé.  (Un militant syndicaliste franco-polonais: La vie errante de Tomasz Olszański (1886-1959), traduit par Mylène Mihout, p.289, Presses universitaires de Lille, 1993)
    • L'a remplacée un petit bonhomme sans un poil sur le caillou, qui m’a bombardée de questions carrément barbantes, […] Toutefois, quand le gnome au crâne d'œuf s'est mis à m'entreprendre sur Douglas, je me suis un peu énervée.  (Meg Cabot, Missing, t. 1 : Coup de foudre , traduit de l'anglais (USA) par ‎Luc Rigoureau, Hachette Livre, 2006, Le Livre de Poche Jeunesse, 2007, chap. 14)
  3. (Figuré) (Familier) Placer, sans justification ni concertation, quelqu’un à une place, à un poste.
    • Elle leur aida à faire nommer le frère du Duc de Noailles à l’archevêché de Paris […], en 1695, chose d’autant plus difficile que les jésuites ne l’aimoient pas, [et] que le roi ne le connoissait pas. […] On ne put même l’y bombarder à l’insçu du confesseur, parce qu’il fallut forcer ce prélat.  (Saint-Simon, Mémoires d’état et militaires du règne de Louis XIV).
    • À peine arrivés, on nous bombarde sentinelles dans ce trou à rats !  (Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, Astérix chez les Pictes, Éditions Albert René, 2013, p. 35)

Apparentés étymologiques

Traductions

Prononciation

  • \bɔ̃.baʁ.de\
  • France  : écouter « bombarder [bɔ̃.baʁ.de] »

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (bombarder), mais l’article a pu être modifié depuis.
Cet article est issu de Wiktionary. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Sharealike. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.