attribuer

Français

Étymologie

Du latin attribuere.

Verbe

attribuer \a.tʁi.bɥe\ transitif ou pronominal 1er groupe (voir la conjugaison) (pronominal : s’attribuer)

  1. Conférer à quelqu’un un avantage, une prérogative, un emploi.
    • Les coutumes attribuent généralement le même effet émancipateur à tout état honorable : prêtrise, chevalerie, cette dernière associée à l'idée d'établissement séparé également, […].  (Gabriel Lepointe, La Famille dans l'Ancien droit, Montchrestien, 1947 ; 5e éd., 1956, p.223)
    • Jadis, aux premières charges de l’état étaient attribués de grands privilèges. — Les émoluments qui furent attribués à cet emploi.
    • Quelles fonctions a-t-on attribuées à ce magistrat ? — La connaissance de ce genre d’affaires leur est attribuée.
  2. Imputer, à quelqu’un ou à quelque chose, un acte, lui prêter un mérite, etc. ; considérer que quelqu’un ou à quelque chose, est la cause, l’auteur où le principal instrument de quelque chose.
    • La valeur la plus forte pour les échantillons obtenus par voie électrolytique ne peut être attribuée à un état allotropique particulier du métal, car après fusion, le coefficient d'aimantation de ces échantillons n'a pas changé.  (Pierre Curie, Propriétés magnétiques des corps à diverses températures; Annales de Chimie & de Physique, 7e série, t.V, Juillet 1895)
    • À première vue, on attribuerait au gothique flamboyant cette maîtresse œuvre où l'on découvre bientôt les volutes, les ornements, toutes les riches imaginations de la Renaissance.  (Ludovic Naudeau, La France se regarde : le Problème de la natalité, Librairie Hachette, Paris, 1931)
    • Ils auraient alors passé de l’Ouest à l’Est, vers la fin du tertiaire, dans le sens contraire à celui qu'on attribuait à l’émigration humaine.  (René Thévenin & Paul Coze, Mœurs et Histoire des Indiens Peaux-Rouges, Payot, 1929, 2e éd., p.15)
    • On voulait voir dans son fait de la superstition et de la magie ; on lui reprochait d’attribuer à certains objets, à ses armes, à son étendard, à ses anneaux, une puissance miraculeuse : […].  (Jacques Porchat, La vie et la mort de Jeanne d'Arc, racontées a la jeunesse, p.145, Borrani & Droz, 1852)
  3. Affirmer qu’une personne, qu’une chose a une certaine qualité, un certain effet.
    • Les écrivains de ce temps […] attribuaient aux prolétaires des sentiments fort analogues à ceux que les explorateurs du XVIIe et du XVIIIe siècles avaient attribués aux sauvages : bons, naïfs et désireux d'imiter les hommes d'une race supérieure.  (Georges Sorel, Réflexions sur la violence, Chap.VII, La morale des producteurs, 1908, p.323)
    • À l’encontre des autres routes d’Europe, celles du Royaume Uni n’avaient jamais été soumises à aucun essai organisé de redressement et d’aplanissement, et c’est à cela sans doute qu’il faut attribuer leur caractère pittoresque.  (H. G. Wells, La Guerre dans les airs, 1908, traduction d’Henry-D. Davray et B. Kozakiewicz, Mercure de France, Paris, 1910, p. 47 de l’éd. de 1921)
    • Quoique très instruite, elle n'avoit ni les caprices, ni l’humeur qu'on attribue aux gens de lettres, qui tantôt se livrent à une loquacité importune, tantôt se renferment dans un silence méprisant.  (E.-F. Lantier, Voyages d'Anténor en Grèce et en Asie, Paris : chez Belin & chez Bernard, 2e édition revue, an VI, tome 1er, page 35)

Dérivés

Traductions

Prononciation

  • France  : écouter « attribuer [a.tʁi.bɥe] »

Références

  • Tout ou partie de cet article a été extrait du Dictionnaire de l’Académie française, huitième édition, 1932-1935 (attribuer), mais l’article a pu être modifié depuis.
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